C’est le 15 décembre 2008 que le Ministre a
enfin reconnu que, préparée dans la précipitation,
sans réelle négociation, sans consultation,
avec les suppressions de postes en
embuscade, sa réforme des lycées ne passait
décidément pas.
Il aura fallu faire deux grèves, celle du mardi
7 octobre et celle du jeudi 20 novembre, deux
journées de manifestations, celle du dimanche
19 octobre et celles du mercredi 10 décembre. Il
aura fallu que naisse et se développe un mouvement
lycéen, mouvement de jeunes qu’aucun
incident ou provocation n’est parvenu à dévoyer.
Il aura fallu que les élections professionnelles
confirment la majorité absolue au SNES et fassent
progresser la FSU, avec une forte participation,
pour que le ministre soit contraint de reconnaître
la légitimité des syndicats de la FSU et des
propositions qu’ils portent.
Il aura fallu la
convergence des lycéens,
des parents et
des profs, manifestée
avec force à l’occasion
de la journée
du mercredi 10 dans la rue, puis lors des
réveillons de lutte organisés le lundi 15 au soir
par le SNES dans les établissements scolaires
pour que le Ministre comprenne qu’il fallait
entendre la contestation généralisée de sa politique.
L’annonce du report de la réforme des lycées et
de l’ouverture de négociations sans tabou est
incontestablement une victoire à mettre au crédit
de la mobilisation de tous. Nous devons poursuivre
en janvier pour obtenir une autre réforme
des lycées, pour imposer le collège et le lycée de
la réussite pour tous, pour obtenir une relance de
l’éducation prioritaire, en finir avec les suppressions
de postes et gagner une réelle revalorisation
de nos professions.
Ensemble, avec les lycéens et les parents, nous
imposons un premier recul au ministre, nous bloquons
pour la première fois une réforme de ce
gouvernement, nous remportons un premier succès
qui en appelle d’autres. La lutte continue.
Laurent Tramoni