Oui, le harcèlement existe dans notre Institution. Il survient lorsqu’un ou plusieurs salariés font l’objet d’abus, de menaces et/ou d’humiliations répétés et délibérés dans des circonstances liées au travail, soit sur les lieux de travail, soit dans des situations liées au travail. Relèvent du harcèlement moral des agissements répétés qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptibles de porter atteinte aux droits et à la dignité d’un agent, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel.
Tout différend ou conflit professionnel ne relève pas nécessairement du harcèlement, et la première difficulté consiste à formuler le bon diagnostic. Cela s’avère difficile car les premières victimes sont les collègues les plus fragiles, qu’ils soient isolés professionnellement, qu’ils soient en difficulté professionnelle, qu’ils soient en situation de maladie ou de handicap. Pour ces collègues, il n’est jamais aisé de s’adresser aux autres pour trouver des soutiens et faire partager le constat du harcèlement. Et ce d’autant plus quand la victime développe un sentiment de culpabilité ou fait preuve de maladresse dans sa démarche au risque d’être accusée de diffamer. Pour ses collègues, il est hélas commode de détourner le regard et de prétendre ne pas voir.
Aussi, il est important que les représentants syndicaux soient attentifs à cette problématique et soient accessibles, disponibles et préparés pour saisir les rares occasions où la parole se libère et où il devient possible de lever le voile.
Si une telle situation se présente, il est alors nécessaire de se mettre en relation rapide avec la section académique pour être épaulé et recueillir les conseils nécessaires. Au sein de l’établissement, il est toujours plutôt judicieux de rester discret. En fonction de la gravité des faits, un dépôt de plainte peut s’imposer. Le SNES met à la disposition de ses syndiqués sa cellule juridique nationale.
L’employeur est tenu de protéger le salarié contre toutes formes de harcèlement et de violence au travail, aussi, avec l’aide de l’avocat, il peut s’avérer utile de demander la protection juridique du fonctionnaire.
Indépendamment des développements juridiques, le SNES met tout en œuvre pour que l’Institution prenne les mesures administratives nécessaires pour protéger les victimes. Cela peut conduire à imposer à l’administration de diligenter des enquêtes, des audits, des inspections, à convoquer les agents incriminés, voire à les déplacer avec ou sans leur accord. Il peut s’avérer utile de mettre la victime à l’abri en lui proposant une autre affectation.
Trop souvent hélas, l’Institution couvre ces agissements et il faut toute la ténacité des militants pour l’obliger à prendre des mesures. Lorsqu’elle est condamnée, notre Institution s’honorerait à appliquer les sanctions et les pénalités sans délai.