En 2015, la réforme du Collège était présentée comme devant renforcer la place des langues anciennes et offrir au plus grand nombre la chance de suivre ces enseignements réputés « élitistes ».Quel bilan peut-on tirer de ces annonces deux ans plus tard ?
Les chiffres présentés au CDEN des Bouches du Rhône du 15 décembre 2017 sont éloquents, mais méritent une analyse différenciée pour 2015/2016 et 2016/2017.
On comptait en 2015, dans le département des Bouches du Rhône, 130 collèges proposant l’option latin en 5° et 4°, 127 en 3°. Ces chiffres sont à peu près stables pour l’année 2016/2017, au moment de la mise en place de la réforme : respectivement 120, 130 et même 132 collèges offraient l’enseignement du latin. On aurait pu s’en réjouir et admettre que les inquiétudes de la profession étaient infondées.
Hélas, les chiffres de la rentrée 2017 confirment les craintes que nous avions exprimées ! Si 119 collèges continuent à proposer le latin en 3° et 115 en 4°, avec des effectifs stables, pour le niveau 5° on passe de 130 à 98 collèges : 32 établissements de moins, soit une perte du quart de l’offre. En termes d’effectifs, la chute est de 15% en 5°. Il est heureux que la réforme ait été « assouplie »…
L’administration se déclare elle-même « surprise » par cette baisse que rien ne laissait présager-sic- !
Lors des mobilisations contre la réforme du collège, le SNES n’a cessé de dénoncer les effets délétères des EPI sur les enseignements de langues et cultures de l’antiquité. Nous étions alors traités de Cassandre et nous regrettons vivement aujourd’hui d’avoir eu raison !
Les réformes du baccalauréat et du lycée qui se profilent sont pour l’instant quasiment muettes sur l’avenir de nos disciplines : statu quo ou troisième « mineure » dans une architecture qui reste à définir ? Quelle place pour l’EdE ou l’option en seconde à la rentrée 2018 ? Autant de questions qui doivent nous rendre vigilants et prêts à de nouvelles mobilisations.
Les Dotations Globales Horaires (DGH) seront examinées par les Conseils d’administration au mois de février, le SNES appelle l’ensemble des collègues et des élus à refuser la mise en concurrence des disciplines et des projets, et à défendre l’existence des langues anciennes comme porteuses de progrès et d’ouverture pour tous les élèves.
Les militant-e-s du groupe Lettres classiques du SNES Aix-Marseille vous invitent à participer au stage organisé le 12 avril 2018 au lycée Zola à Aix.