Les mauvais chiffres de l’été attestent que la zone euro s’enfonce dans la récession et que la crise économique et sociale se prolonge en France. Elle se double d’une crise politique engendrée par la contestation portée au sein même de la majorité sur les choix faits de la priorité à la réduction des déficits publics et à la politique de l’offre.
Le Président de la République a choisi plutôt que le débat un remaniement du gouvernement et le renforcement des orientations déjà portées. Cela a eu notamment pour conséquence le changement à l’Éducation Nationale et la nomination en l’occurrence d’une femme, première à occuper ce poste à l’Éducation Nationale.
Connue pour la fermeté de ses convictions au service de l’égalité hommes/femmes, Najat Vallaud-Belkacem sera sans doute sensibilisée aux inégalités qui caractérisent notre système éducatif et au dossier de l’éducation prioritaire amplement porté par le SNES-FSU.
Mais, participant à un gouvernement chargé de renforcer les politiques de rigueur on peut s’interroger sur ce que seront ses marges de manœuvre et l’issue du débat budgétaire au moment où il est urgent d’engager le processus de revalorisation des enseignants, de programmer des recrutements en nombre important.
Enfin, il s’agira d’avoir rapidement des signes sur les choix éducatifs de la nouvelle ministre et savoir dans quelle continuité elle s’inscrit dans les suites des chantiers ouverts après la loi de refondation.
Pour la rentrée 2014, la hausse des effectifs devrait atteindre 27 500 élèves, après les 51 000 de la rentrée 2013 (la hausse devrait par ailleurs être de 29 500 à la rentrée 2015). Les effectifs devraient augmenter dans le second degré jusqu’en 2025. Les 2 500 créations d’emploi sont insuffisantes pour faire face à cette hausse et les conditions de travail ne seront pas améliorées à cette rentrée.
Cette situation est d’autant plus préoccupante que la crise de recrutement perdure. On sait aujourd’hui que si elle n’est pas enrayée par des mesures fortes de pré recrutement, d’entrée dans le métier, de revalorisation ou pour rendre plus attractif le métier d’enseignant du second degré, on continuera à être dans l’incapacité de « couvrir » tous les postes comme l’a montré le rapport de la cour des comptes en mai 2014 qui chiffre à près de 7 000, le nombre d’emplois qui n’ont pas été consommés depuis 2013.
L’année scolaire 2014/2015 devrait être celle de la publication des textes d’application de la Loi de Refondation et des consultations sur nombre de sujets : projet de socle commun de connaissances, de compétences et de culture, programmes du collège, évaluation des élèves…Ces consultations des personnels sont un enjeu majeur pour l’avenir du second degré. Le SNES-FSU appelle dès maintenant les collègues à s’investir massivement dans ses consultations et à y exprimer leurs exigences et attentes. Il renouvelle sa demande d’engager rapidement les discussions sur l’avenir du lycée qui reste le grand oublié de la refondation de l’Ecole.
Les mois qui viennent seront donc marqués pour le SNES-FSU par la recherche d’une unité syndicale dans le cadre de la Fonction Publique pour la revalorisation salariale qui doit passer par la fin du gel du point d’indice. Il travaillera à la construction d’une action forte sur ce sujet. Parallèlement il poursuivra, avec les collègues et auprès d’eux, son action sur la mise en œuvre de la Loi de Refondation.
Enfin les élections professionnelles de décembre 2014 seront un rendez-vous important avec la profession.
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