Le CTA d’Aix-Marseille se réunit aujourd’hui pour étudier la mise en place des Contrats Locaux d’Accompagnement et la feuille de route de la gestion RH de proximité. L’intitulé même des ces deux points à l’ordre du jour dessine la logique à l’œuvre dans l’Education Nationale depuis 2017 : individualisation, fragmentation du cadre national, renvoi au local, gestion déconcentrée… Sous couvert de proximité, de volonté d’adapter les moyens au plus près des besoins du terrain, c’est en réalité à une vaste entreprise de dérégulation que nous assistons. Les CLA et la RH de proximité sont des pièces supplémentaires de l’immense puzzle, ou casse-tête qu’est en train de devenir l’Education Nationale.
Les moyens alloués pour la mise en œuvre des CLA, dans un contexte de suppressions d’emplois dans le second degré, ne consistent qu’en des IMP, des HSE, des crédits pédagogiques, une dizaine de postes pour 45 écoles dans le 1er degré. Moyens qui n’ont rien de pérenne évidemment puisque le contrat vise à faire entrer dans une logique d’objectifs et de résultats avec un contrôle exercé sur le projet d’établissement et les pratiques pédagogiques, renforçant ainsi la pression sur les personnels et la concurrence entre établissements.
Une expérimentation floue et brouillonne, montée dans l’urgence, aux objectifs mal définis, dont nous ne pouvons nous empêcher de penser que le seul lien qu’elle ait réellement avec l’éducation prioritaire soit de servir de paravent à la future suppression du label REP, et que le réel objectif est d’expérimenter une nouveau paradigme d’allocation des moyens à tous les établissements, allocation qui ne soit plus effectuée sur la base de critères objectifs et communs mais sur la base de contrats d’objectifs négociés de gré à gré. Et nous voyons la tentation, par exemple, d’accorder des gratifications, en termes de bonifications au mouvement ou de facilitation des promotions de grade, aux personnels exerçant dans les CLA. La FSU rappelle son attachement aux règles de gestion collective des opérations de carrière.
Ces évolutions du cadre d’attribution des moyens, de gestion des personnels avec la RH de proximité révèlent la même logique néo-libérale d’atomisation et de rupture du cadre commun. Logique déjà à l’œuvre avec la loi dite de Transformation de la Fonction Publique qui supprime le paritarisme, mais que nous retrouvons dans toutes les réformes récentes : le bac devient un diplôme local, avec toutes les dérives que cela implique, le service public d’orientation régionalisé devient une marchandise…
La FSU continuera à se mobiliser pour promouvoir une autre conception du service public d’éducation et d’orientation, une vision ambitieuse de l’éducation prioritaire.
Voir la déclaration du SNES-FSU Aix-Marseille « Laissez-nous accomplir notre travail en paix »
Situation des personnes vulnérables : nouvelle intervention du SNES-FSU : cliquer ici