Une délégation de syndicats de la FSU composée du SNES, du SNUIPP et du SNEP a été reçue pour la deuxième fois en audience par le Recteur au sujet du Plan Marseille, issu des annonces du président de la République du 2 septembre.
Dans le second degré, les annonces portent sur la création de 10 micro collèges et 10 micro lycées, à destination des élèves décrocheurs pour la rentrée 2022. D’emblée nous avions acté favorablement cette mesure, le décrochage constituant effectivement aujourd’hui une vraie difficulté.
Mais nous avions exigé :
• des garanties sur la qualité et la pérennité des moyens consacrés à ces structures, en enseignement mais aussi en vie scolaire
• des engagements sur les locaux dédiés de la part de collectivités
• la transparence et le débat avec les équipes locales
• la cohérence des implantations
Aujourd’hui, il est prévu :
➔ Que soient affectés à ces structures 1 poste de coordonnateur à temps plein, un volant d’HSA/HSE allant de 10 HSA en collège à 3 équivalents temps plein au lycée, 1 poste d’AED, un budget pour les crédits pédagogiques pouvant aller jusqu’à 50000 euros.
Ces moyens doivent être donnés en plus des DGH et fléchés. Nous vous invitons à être vigilants lors des phases de préparation de rentrée. Les représentants des personnels en auront connaissance avant le CTA du 10 janvier. Le SNES a rappelé que les moyens donnés pour le fonctionnement de ces micro-structures doivent être des heures postes et non des HS qui imposerait une charge de travail supplémentaires à des équipes éducatives déjà épuisées par des conditions d’exercice du métier fortement dégradées. Il nous faut tenir compte du fait que la professeure coordonnatrice du micro-lycée de Diderot éprouve de réelles difficultés chaque année pour constituer une équipe. Il apparait par ailleurs que les moyens d’enseignement alloués pour le moment sont à ce stade inférieur au volume horaire d’un élève de collège ou de lycée, sauf à considérer que le coordonnateur ou la coordonnatrice n’ai aucune décharge de temps pour assurer ses missions de coordination.
➔ Que les collectivités territoriales en charge des locaux, Conseil départemental et Conseil Régional accompagnent ces créations pour que des locaux leur soient consacrés.
Là aussi nous vous invitons à la plus grande vigilance : certains établissements sont saturés, et ces structures ne doivent pas ouvrir dans des conditions matérielles précaires. Le fait que ces micro-structures concernent par définition un petit nombre d’élèves ne doit pas permettre à l’administration de considérer qu’il n’y a pas d’enjeu autour des locaux. Ces élèves doivent pouvoir avoir accès à des ateliers et des plateaux techniques dans le cadre de leur formation. Une simple salle de classe ne peut suffire. Là encore, il convient de s’interroger sur les enjeux pédagogiques et de formation afin de pouvoir s’assurer que l’établissement bénéficie des locaux adaptés.
➔ Dans certains établissements le processus se fait en toute transparence avec les équipes et les élus en CA mais ce n’est pas vrai partout. Nous avons demandé et obtenu que nous soit communiquée la liste des micro-structures.
Le cas échéant nous vous invitons à solliciter la direction de vos établissements pour savoir où en est le processus et que le projet soit présenté en CA.
➔ Que soient implantés un micro-collège et un micro-lycée dans chaque réseau de la ville, ce qui ne garantit pas la création des 20 structures in fine. Les coordonnateurs seront nommés sur des postes à profil (type poste de coordonateur.rice des classes relais). Nous veillerons bien sûr à la transparence des critères de nomination.
Dans le contexte marseillais de difficultés scolaire et de pénurie de moyens, nous redisons à chaque occasion que ce sont des moyens pour tous les élèves qui sont nécessaires, notamment pour réduire les effectifs, et que c’est en amont qu’on lutte contre le décrochage en améliorant les conditions d’étude des élèves. Cependant ces moyens supplémentaires sont bienvenus et nous y voyons aussi le résultat de nos alertes sur la question du décrochage, et plus globalement sur la nécessité d’un plan d’urgence pour les Bouches du Rhône, que nous avons portée dans les mobilisations.
Le SNES FSU assurera le suivi de ces structures et veillera au respect des engagements sur le long terme. Au-delà, il continue d’exiger que la dotation de l’académie soit à la hauteur de la hausse démographique et permette d’améliorer sensiblement les conditions d’étude des élèves et les conditions de travail des enseignants.
Le SNES-FSU s’inquiète par ailleurs du flou qui préside encore à la détermination des missions pédagogiques de ces microstructures et de leur contenu ainsi que du profil d’élèves qui pourront en bénéficier de façon pertinente dans le but de garantir la réussite de leur scolarité. Il importe que ces structures ne fassent pas doublon avec d’autres structures existantes (classe et ateliers relais par exemple) et qu’elles n’accueillent pas non plus par manque de places des élèves qui relèveraient d’autres dispositifs et qui ne pourraient réussir dans le cadre proposé par ces microstructures. Le SNES-FSU engage dès à présent une réflexion sur ce sujet, que nous défendrons auprès de l’administration.